Cette semaine, j’ai rejoint la Commission des Lois pour discuter d’un projet qui me tient particulièrement à cœur : la création d’un établissement public du commerce et de l’industrie pour la Collectivité de Corse. Ayant des parents originaires de l’île, je porte un attachement profond à cette terre, à ses habitants, à son économie et à sa singularité institutionnelle. La Corse est une île, oui, mais surtout un territoire à part, avec ses réalités géographiques, humaines et politiques. Elle a besoin d’outils adaptés pour construire son avenir.
C’est dans cet esprit que j’ai décidé de m’impliquer pleinement et fait le choix d’être responsable du groupe socialiste pour ce projet de loi. J’ai suivi de près cette réforme aussi structurante pour la Corse, pour ses ports, ses aéroports, ses entreprises, et plus largement pour son modèle de développement économique.
Une loi pour garantir la continuité et l’ancrage local
Depuis près de vingt ans, la Chambre de commerce et d’industrie de Corse assure la gestion des principaux ports et aéroports de l’île. Ce modèle intégré a fait ses preuves mais il est aujourd’hui menacé par l’échéance des concessions actuelles, qui prendront fin en décembre 2025. Sans intervention législative, la Corse serait contrainte d’ouvrir ces infrastructures stratégiques à la concurrence, ce qui risquerait de rompre un équilibre précieux.
Le projet de loi que nous avons examiné vise justement à éviter cette rupture. Il propose de créer un établissement public unique, sous la tutelle de la Collectivité de Corse, qui reprendrait les missions actuelles de la CCI et assurerait la gestion directe des ports et des aéroports. Le conseil d’administration de l’établissement accueillera une majorité de représentants de l’Assemblée de Corse et les salariés de la CCI seront repris dans leur totalité, pour permettre une gouvernance cohérente avec les institutions corses.
Une étape concrète vers une autonomie de gestion
Ce texte est le fruit d’un long travail de concertation entre l’État, la Collectivité de Corse et les chambres consulaires. Il a été salué par l’ensemble des groupes parlementaires, et a déjà adopté à l’unanimité au Sénat puis à l’Assemblée.
Je crois profondément que cette avancée marque une étape vers une forme d’autonomie de gestion, adaptée aux besoins de l’île, et respectueuse de son modèle de développement. Elle ne prétend pas tout résoudre, mais elle constitue un pas important.
« J’espère que le prochain texte sera celui qui portera la solution juridique permettant de répondre aux mêmes défis pour la gestion de nos barrages hydroélectriques. »