Journées nationales de la santé mentale : penser une politique ambitieuse, transversale et durable

Journées nationales de la santé mentale : penser une politique ambitieuse, transversale et durable

3/07/2025 | Actualités

Les 12 et 13 juin 2025 se sont tenues à Montpellier les Journées nationales de la santé mentale, à l’initiative de Santé mentale France. Les troubles psychiques ne sauraient être réduits à une seule dimension médicale ; ainsi, ce rendez-vous annuel promeut une approche résolument transversale, réunissant professionnels du soin et du social, élus, enseignants, forces de l’ordre et responsables associatifs autour de cet enjeu majeur de santé publique. Ces rencontres ont permis d’interroger notre modèle de société, nos solidarités, nos représentations, et de redonner toute leur place aux personnes concernées pour déstigmatiser, écouter et comprendre.

Une reconnaissance en progrès, mais des actes encore trop timides

Michel Barnier déclarait en octobre 2024 que la santé mentale serait une grande cause nationale pour 2025 – une reconnaissance symbolique forte, mais qui ne doit pas rester une vitrine. Car dans les territoires, les souffrances psychiques s’aggravent, les moyens humains et financiers viennent à manquer, les files d’attente s’allongent et les familles se retrouvent trop souvent seules face à la détresse de leurs proches.

Face à cette urgence silencieuse, les députés du groupe Socialistes et apparentés ont décidé de passer à l’action. En avril dernier, nous déposions à l’Assemblée nationale une proposition de loi transpartisane portant à faire de la santé mentale un pilier à part entière de notre système de santé et de nos politiques publiques.

Quatre mesures phares structurent ce texte :

  • D’abord, un « pass premiers secours en santé mentale » à destination des jeunes, pour sensibiliser, prévenir et détecter plus tôt les situations de mal-être. 
  • Ensuite, il propose d’ouvrir la participation des établissements privés aux urgences psychiatriques, afin de désengorger les établissements publics et d’augmenter l’offre de prise en charge globale.
  • À cela s’ajoute le déploiement d’équipes mobiles départementales, capables d’intervenir au plus près des personnes, là où les structures manquent ou sont trop éloignées. 
  • Ensuite, une meilleure prise en compte des risques psychosociaux dans le monde du travail, afin que les entreprises intègrent pleinement la santé mentale dans leur bilan social, selon des modalités facilitatrices.

Mettre les moyens à la hauteur des attentes

Ces propositions sont concrètes, applicables, attendues. Mais elles ne porteront leurs fruits que si l’État y met les moyens. Car derrière les bonnes intentions, ce sont des engagements budgétaires pérennes qu’il faut assumer. Ce sont des formations à financer, des professionnels à recruter, des lieux d’accueil à créer.

Changer de regard sur la santé mentale, c’est d’abord accepter qu’elle nous concerne tous. Ce n’est pas l’affaire d’une minorité, ni celle d’un ministère isolé ; d’où l’approche transversale nécessaire des Journées nationales de la santé mentale. C’est un enjeu de société, de dignité et de justice dont il convient de ne plus détourner le regard. 

Un cheminement politique ambitieux est ainsi attendu pour bâtir, ensemble, une société où l’on soigne, écoute et accompagne sans juger ni exclure.

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